Il est de ces clubs qui semblent exister depuis toujours et qui sont d’une stabilité remarquable. Ce club, c’est La Gantoise.
Présente depuis 1900, cette formation a évolué dans le même stade pendant 93 ans.
Historique du Jules Ottenstadion.
Un des plus anciens clubs omnisports de Belgique a été fondé à Gand en 1864.
La première section sera dédiée à la gymnastique. Rapidement, une multitude d’autres disciplines rejoindront la gymnastique :
l’athlétisme, la boxe, la natation, le cyclisme, le water-polo, le cricket, l’escrime, le hockey ou encore le tennis.
En 1895, quand quelques clubs décident de fonder une fédération nationale regroupant les sports dits athlétiques, l’Association
Athlétique La Gantoise se joint au projet. En compagnie des clubs de l’Antwerp FC, de l’Athletic & Running Club Bruxelles, du Club Brugeois, du FC Liégeois, du Racing de Bruxelles, du Léopold Club de Bruxelles, du Sporting de Bruxelles, de l’Union FC Ixelles
et du Verviers FC est fondée le 1er septembre 1895 l’Union Belge des Sociétés de Sports Athlétiques (UBSSA). Parmi ces clubs,
La Gantoise, l’Athletic & Running Club et Verviers ne possédaient pas encore de section football ou n’étaient pas en mesure d’aligner
une équipe complète.
Dès le 10 novembre 1895, le premier championnat est organisé et sera remporté par le Club Liégeois.
L’UBSSA sera dans un premier temps une fédération omnisports et accueillant des disciplines comme le football bien évidemment mais aussi l’athlétisme, la boxe, l’haltérophilie, la lutte, le rugby à XV et le cyclisme entre autres. Il faudra attendre 1912 pour la fédération ne se consacre qu’au seul football.
Fort logiquement, une section football sera officiellement inaugurée au sein de La Gantoise le 31 octobre 1900. Comme les autres sections de l’AAG, Le nouveau club jouera en bleu et blanc et la même année, le club a trouvé son surnom : « De Buffalo’s ». Le célèbre Buffalo Bill était de visite en Belgique avec son cirque et s’était installé juste à côté du terrain de La Gantoise. Les spectateurs entendirent scander « Buffalo, Buffalo, Buffalo ! » pendant un match de football et reprièrent les mêmes chants. La Gantoise avait déjà trouvé son identité. Une tête d’indien deviendra l’emblème du club quelques années plus tard.
Dès 1901, un derby est organisé entre La Gantoise et le Racing Club de Gand, fondé en 1899. Ce premier derby sera une véritable correction
pour La Gantoise : un cinglant 10-0 conclura cette première rencontre. Peu importe, La Gantoise commencera sa lente ascension dans le
football belge.
Pour sa première saison en Division 1 en 1913-1914, La Gantoise terminera antépénultième et ne se sauvera qu’à la faveur d’un test-match
contre le Standard de Liège.
Lors de l’introduction du système de matricules en 1926, La Gantoise héritera du numéro 7.
Avant de s’établir au Jules Ottenstadion, La Gantoise évoluera sur les terrains suivants : sur la Carpentierplein, la Mussenplein
et enfin sur l'Albertlaan. En 1920, le club acquiert un terrain dans la Bruiloftstraat à Gentbrugge, un faubourg de Gand. Le nouveau
stade est inauguré le 22 août de cette année par le prince Léopold, futur Roi Léopold III. Directement, le stade est baptisé en l’honneur
de Jules Otten, l’un des fondateurs de La Gantoise. Cette première version du stade comportait une tribune assise en bois et un talus
ceinturant le terrain.
Il faudra attendre 1937 pour que les installations soient modernisées et reconstruites en matériaux plus durables. Ainsi, une nouvelle
tribune assise en béton et de grands gradins pourront désormais accueillir en toute sécurité un public de plus en plus important. Les
nouvelles tribunes peuvent alors accueillir environ 20.000 personnes. Le stade restera dans cet état pendant près d’un demi-siècle.
Point de vue sportif, La Gantoise ne sera qu’un club comme les autres, n’ayant à son actif aucun trophée majeur.
Si le club a réussi à devenir un membre régulier de la Division 1, il ne décrochera qu’une place de vice-champion en 1955. Par contre,
en Coupe de Belgique, La Gantoise pourra enfin écrire une première ligne en 1964 en remportant cette compétition relancée en cette même
année par l’Union Belge suite à la création d’une nouvelle compétition européenne, la Coupe des Vainqueurs de Coupe. Cette finale se
disputera contre le FC Diest et sera remportée par les gantois par 4 à 2 (après prolongations).
Après cette belle saison, La Gantoise connaitre plusieurs relégations et promotions successives mais sans mettre le futur du club
en danger. Contrairement à d’autres villes, les clubs gantois n’ont jamais envisagé de fusionner.
En 1971, comme pour les autres clubs flamands, La Gantoise s’adapte et s’appellera désormais Koninklijke Atletieke Associatie Gent.
A noter que les dirigeants gantois optèrent pour un juste compromis entre évolution et tradition.
« Association Athlétique » aurait dû être traduit par « Athletische Vereninging » mais en choisissant « Atletiek Associatie »,
cela permettait de conserver le double « A » des origines historiques.
Le matricule 7 parvient à s’installer définitivement en D1 en 1980. Depuis, une seule saison (1988-1989) sera disputée à
l’échelon inférieur.
Une deuxième Coupe de Belgique sera gagnée contre le Standard en 1984 (2-0, après prolongations) et permettra à La Gantoise de
faire son retour en Coupe des Coupes pour la saison 1984-1985. En championnat, le club décroche son ticket européen au terme des
saisons 1982-1983, 1983-1984 et 1986-1987.
Avec ces bons résultats, le public revient en masse au Jules Ottenstadion et on enregistre une moyenne de 15.000 spectateurs.
Mais le stade, jamais modernisé depuis 1937, devient peu à peu trop vétuste pour accueillir un club du niveau de La Gantoise.
En 1986, l’antique tribune assise est démolie et remplacée par une nouvelle construction conçue par Johan Vermeersch, un ancien joueur
de D1 (passé notamment par La Gantoise) reconvertit dans le bâtiment. La société de Vermeersch est également impliquée dans la rénovation
des stades du RWDM et du Sporting d’Anderlecht.
Cette nouvelle tribune introduit par la même occasion les loges d’affaire dans le vieux stade de Gentbrugge. La capacité monte à
22.000 places.
En 1992, c’est au tour de la grande tribune debout d’être rasée. A sa place, une imposante tribune est construite et comprend un
premier niveau de places debout, un étage de business-seats et un troisième niveau de places assises. Cette nouvelle construction
comprend également les locaux pour les sections de hockey et de tennis présentent sur le même site. Le nombre de places redescend à 18.000.
C’est dans ces installations que le Lierse SK, récent champion de Belgique disputera la phase de groupes de la Ligue des Champions
lors de la saison 1997-1998. En effet, le stade du Lierse étant encore plus vétuste que le stade de La Gantoise, le club jaune et noir
n’eut d’autre choix que de déménager temporairement à Gand, distante de 75 km.
A la fin du XXe siècle, l’UEFA imposa des normes de plus en plus strictes pour les stades et La Gantoise fût obligée d’une nouvelle
fois rénover son stade. Les dernières tribunes de 1937 disparurent et furent remplacées par deux constructions préfabriquées. Le
Jules Ottenstadion ne comprend plus alors que des places assises et peut accueillir 12.919 spectateurs.
Devenu trop petit et ne pouvant plus être agrandit, les heures du vieux stade sont désormais comptées. De plus, le club a désormais
de grandes ambitions et veut devenir Champion de Belgique.
En 2003, le club lance officiellement le projet d’une nouvelle enceinte. Son ouverture est prévue pour la saison 2005-2006, pourra
accueillir 20.000 personnes et sera située dans un zoning, près des autoroutes ceinturant la ville de Gand.
Las, de nombreux problèmes administratifs provoqueront de nombreux retards et le projet d’origine devra être plusieurs fois revu.
En 2008, enfin, les premiers travaux commencent mais il faudra encore attendre 5 ans avant de pouvoir inaugurer le nouveau stade.
Le 17 juillet 2013, la Ghelamco Arena est enfin ouverte et sera inaugurée par un match contre le VfB Stuttgart.
Deux ans plus tard, le club peut enfin fêter son premier titre de Champion de Belgique.
Le Jules Ottenstadion est lui démoli dès 2013. Seules les sections de hockey et de tennis sont encore présentes à la Bruiloftstraat. Du stade de football ne subsiste qu’un pylône d’éclairage. 93 ans d’histoire ont été facilement et rapidement rayés de la carte du football belge.
Le Stade Jules Otten, à ses tout débuts.
La première tribune en bois, en 1914.
Après la guerre, la tribune est reconstruite, toujours en bois. Ici en 1919.
Le stade après 1937. Il est construit sur le modèle belge, comme tous les stades de cette époque.
La nouvelle tribune principale, en béton cette fois.
Pendant près de cinquante ans, le stade ne changera presque pas.
Les seuls ajouts seront, dans les années 60, une toiture sur la tribune latérale debout et l’éclairage artificiel.
En 1986, une nouvelle tribune assise est construite. Le stade se modernise peu à peu.
Durant les années 80, le stade est régulièrement rempli avec 22.000 spectateurs.
La tribune côté Tennisstraat. Au fil des ans, elle perdra la moitié de sa longueur et sera remplacée par un mur de publicité. L’autre moitié sera détruite en 2001.
Le Jules Ottenstadion a accueilli les matches de Ligue des Champions du Lierse SK dans cette configuration.
La tribune principale de 1986.
En face, l’imposante tribune ouverte en 1992.
Derrière chaque but, une tribune assise préfabriquée est installée en remplacement des vieux gradins de 1937.
Vue depuis la tribune réservée aux visiteurs.
Si le stade respecte désormais les normes de l’UEFA, il ne correspond plus aux ambitions du club.
Aspect final du Jules Ottenstadion.
Dès le déménagement de La Gantoise vers la Ghelamco Arena, le vieux stade de Gentbrugge est démoli.
La plus ancienne tribune n’avait même pas 30 ans.
Seul vestige : un pylône d’éclairage muni de relais GSM. Le site sera désormais voué à l’habitat.
La Ghelamco Arena, ouverte en 2013 après pas mal de péripéties.
Comme souvent, ce nouveau stade est d’une grande banalité.
20.000 places semblent déjà trop peu pour le récent Champion de Belgique...
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