Lorsque l'on évoque Tournai et son patrimoine religieux, la cathédrale Notre-Dame arrive en toute logique
en tête. Mais pourtant, l'ancienne cité romaine de Turnacum recèle bien d'autres édifices.
Si la plupart sont laissés dans un triste état (voire
carrément vandalisés avec l'aval
des autorités communales...), l'église Saint-Jacques peut se targuer d'encore avoir fière allure.
Et pour cause, la restauration extérieure et des vitraux du chœur viennent de s'achever. Si le ravalement de façade est mené à son terme,
l'église Saint-Jacques devrait retrouver le visage qu'elle présentait au XIXe siècle, quand le monument fût sauvé de la ruine.
A l'époque, restaurer signifiait donner à l'édifice un visage qu'il aurait pu avoir dans le passé. C'est ainsi que, parfois, certains
monuments historiques ne ressemblent plus en rien avec ce qu'ils étaient à l'origine. A Saint-Jacques, les restaurateurs du XIXe siècle
n'ont heureusement pas eu la main trop lourde.
Cette belle église est typique du gothique scaldéen. Ce style est purement de transition entre le roman et le gothique primitif. Du roman,
on conserve les formes générales (notamment les tourelles d’angles, la tour-lanterne) , mais ajoutées d’éléments gothiques locaux, avec entre
autre les galeries extérieures ou le groupement de trois fines lancettes sous un arc de décharge commun. Le gothique scaldéen apporte aussi
une impression de hauteur ra rapport aux édifices romans contemporains.
Je vous convie donc aujourd'hui à découvrir une église qui n'a pas le passé glorieux ni la renommée de la cathédrale,
mais qui mérite tout de même qu'on s'y attarde.
En remplacement d’une chapelle romane attestée en 1167, la construction de l’édifice actuel commence en 1251.
Le gothique tournaisien (ou scaldien) aura ses propres caractéristiques et s’exportera tout au long de l’Escaut.
Le transept.
A gauche, le nouveau chœur reconstruit entre 1368 et 1391.
Pas de voûtes dans l’édifice primitif mais de beaux plafonds lambrissés.
Seul le chœur sera voûté en 1541.
Chapelle latérale bâtie en 1402.
Lors de la restauration du XIXe siècle, ces anges datant de la construction ont été redécouverts après avoir été
cachés depuis le XVIIIe siècle.
Une cloche fondue par Michiels Jr. dans la première moitié du XXe siècle.
Mobilier du XIXe siècle.
Lutrin en cuivre de 1411.
Inutile de dire qu’il s’agit d’une pièce exceptionnelle.
On se réchauffe comme l'on peut...
Tournai étant une métropole religieuse au Moyen-âge, il est normal de trouver une église dédiée à
Saint-Jacques-de-Compostelle (ici sa statue).
Cette église était le point de ralliement de tous les pèlerins d’Europe du Nord.
Les vitraux du XIXe siècle.
Vitrail moderne posé lors de la dernière restauration.
On peut y voir les logos des maîtres d’œuvre et des sponsors.
Les orgues de 1755.
Lors d’une modernisation au XVIIIe siècle, tous les éléments gothiques furent soit supprimés, soit cachés.
Ainsi, ces crochets de colonnes durent être resculptés au XIXe siècle.
Quant aux murs, ils avaient été recouverts d’un enduit blanc. Le sol, quant à lui, avait été rehaussé d’un bon mètre.
On notera le système de chauffage qui s’intègre parfaitement à l’édifice...
La nef et le transept du XIIIe siècle.
Les vitraux du chœur représentent les sept sacrements.
Toujours au XVIIIe siècle, un portail classique avait remplacé l’entrée d’origine.
Les restaurateurs du XIXe siècle ont du faire preuve d’imagination pour recréer une entrée s’accordant avec le reste de l’église.
Le tour, partie la plus ancienne (1153).
Le dernier étage ainsi que la flèche ont été fidèlement reconstruits au XIXe siècle.
Une seule de ses roses nous est parvenue intacte du XIVe siècle. Elle servira de modèle pour la reconstitution des autres.
Vu la triste époque actuelle, cette statue doit être protégée d’une vitre. Pour la même raison, l’intérieur est
sous vidéosurveillance.
Fin de la visite.
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