Je ne pensais pas dire cela un jour, mais j’espère que cette vieille prison sera bientôt définitivement refermée par les autorités. Quand je vois la faune qui y traine, je crains que ce lieu de souvenir soit bientôt totalement défiguré.
Construite à la fin du XVIIIe siècle sur les ruines d’une forteresse, la prison sera dès son ouverture un lieu inhumain.
Bâtie sur un marécage, totalement isolée et loin des gens, son architecture et son organisation spatiale témoigne de sa brutalité.
Pour les ailes du cellulaire, aucune recherche architecturale ne viendra égayer les lieux. Tout y est purement et durement fonctionnel. Prévue
pour 270 détenus, la prison comptera 4 étages de 20 cellules, répartis sur plusieurs ailes. Les cellules ont une taille de 1,80m par 1,20m, autant
dire que c’est très très très petit. Bien entendu, aucun sanitaire ou chauffage et presque pas de lumière naturelle. En guise de fenêtre, une
minuscule ouverture placée trop haut apporte à la cellule une lumière blafarde.
Le site tout entier connaitre une vie tumultueuse et verra ses bâtiments réaffectés, transformés, détruits ou reconstruits sans répit. De la
prison d’origine, le complexe deviendra tout à tour hôpital militaire, centre d’accueil pour mendiants, caserne militaire, prison militaire
et école militaire pour être finalement et progressivement abandonné à partir de 1974.
En 2002, la prison est totalement désaffectée et on ignore à ce moment-là ce que va devenir ce terrible témoin du passé.
Un vaste projet de reconversion voit le jour et consistera à donner un visage plus humain au site : reconstruction de plusieurs ailes et
réaffectation à l’habitat et à l’entreprenariat, tout en conservant dans on jus une aile cellulaire. Je ne ferai pas de commentaire sur la
non-qualité architecturale de la récente reconstruction... Par contre, le fait d’avoir laissé intacte une aile cellulaire permet de comprendre
que les générations d’avant ont vécu une tout autre époque et qu’aujourd’hui, nous plaindre de tout et n’importe quoi devrait nous rendre honteux.
Longeant les cellules, une vaste salle ayant servi d’atelier pénitentiaire et de salle de cours quand la prison était une école militaire.
Ne comportant qu’un seul accès, cette belle salle a miraculeusement survécu à toutes les transformations de la prison.
Quelques rares fenêtres apportent une trop faible lumière au couloir des cellules.
L’enfer commence ici.
Dans une cellule. Sans objectif grand angle, impossible à photographier tellement c’est exigu.
La vue qu’avait le détenu lorsqu’il sortait de sa cellule, c’est-à-dire presque jamais.
Un couloir interminable où l’espoir n’existe pas.
Si les conditions de vie pour les détenus étaient terrifiantes, les conditions de travail pour les agents pénitentiaires étaient tout aussi éprouvantes.
Un ancien boîtier d’extincteur, garanti d’époque.
Aux extrémités de l’aile, des salles voûtés apporte un minimum d’esthétisme au lieu.
On y trouve également une double cellule, luxueuse par rapport aux autres.
Mais dès que l’on regarde vers le couloir, toute humanité disparait brutalement.
2,34m².
Un accès vers les combles.
Les toitures ne sont pas d’origine. Elles ont été soufflées par l’explosion d’une usine voisine en 1919.
Redescendons vers la joie de vivre.
Quelques rares portes sont encore présentes.
De nombreuses et anciennes gravures sont présentes partout, mais il était impossible de chercher avec les connards qui hurlaient partout dans la prison lors de notre visite.
De solides grilles fermaient les extrémités des couloirs du cellulaire.
Autre salle voûtée.
Une lueur d’espoir ?
Sortons vite d’ici.
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