2001-2015. Quatorze ans que j'attendais cela.
Des accès « ouverts » mais fermés, une bonne dose de malchance et énormément de patience (ce qui n'est pourtant pas mon
habitude) auront émaillé ma quête de la Dark Shadow Church (encore un beau nom tiens...).
Désaffecté depuis près de cinquante ans et désacralisée depuis 2001, le vénérable édifice gothique se meurt lentement.
Pourtant riche d'une histoire longue de huit siècles, la vieille église de quartier ne sait toujours pas à quel saint se vouer.
Cependant, ce ne sont pas les projets qui ont manqué au cours de la dernière décennie : bibliothèque, musée, hôtel de luxe, magasin bio,
logement sociaux ou même mosquée (ben tiens...). A bien y regarder, heureusement qu'aucun de ces projets n'a vu le jour : cela aurait
totalement dénaturé un édifice qui a su globalement garder le même visage pendant toute son existence. Mais pourquoi ces échecs ?
Rien qu'en se promenant autour, on comprend que l'église est dans un sale état. Une fois à l'intérieur, les craintes sont largement
confirmées. Les murs penchent, des fissures sont visibles, les colonnes flambent (rien à voir avec la bouffe ou le pognon, bande
d'ignares - les colonnes prennent une forme arquée suite à une trop forte pression verticale), les toitures sont percées et
enfin, poutres et lambris s'écrasent au sol.
Quelques stabilisations et réparations de fortune ont eu lieu mais ceci est trop peu pour garantir un avenir à l'édifice.
Le temps, les pigeons et un désintérêt total des autorités vont peut-être réussir à abattre une église sortie tout droit du Moyen-Age.
Pathétique...
De la pierre, du bois et... du guano !
D'un gothique encore très primitif, l'intérieur est fort homogène.
Le sol est d'une grande richesse mais malheureusement rendu invisible pour une belle couche de guano.
Pas de voûtes en pierre mais des berceaux lambrissés partout (intégralement refaits au XIXe siècle).
Les berceaux, entraits et poinçons des plafonds mériteraient un reportage à part entière mais une lumière dégueulasse et le téléobjectif oublié en auront décidé autrement.
Bas-côté sud.
Les fenêtres ont été systématiquement fermées par des planches de bois, sauf dans la haute nef et en façade.
Bas-côté nord.
Ici, la toiture est au sol.
Base de la tour sud.
Les seules voûtes en dur de l'église.
D'autres voûtes étaient prévues dans l'autre tour
et dans le chœur mais elles ne furent jamais réalisées.
Vestige d'un autel du XIXe siècle, mis en place lors de la grande restauration visant à supprimer le décor classique installé au XVIIIe siècle.
Monument votif du XVe siècle.
Une pièce unique en grand danger.
Stairs to nowhere.
Ce qui reste de la chaire de vérité du XVIIe siècle.
Un battant de cloche oublié.
Des cinq cloches que comptait l'église, trois ont été rependues
dans une autre église. Les deux autres, on ignore ce qu'elles sont devenues.
Bas-côté nord.
La grosse poutre pourrie au sol est un entrait tombé et provenant de la nef centrale.
Le transept.
A partir d'ici, les fenêtres deviennent plus grandes et travaillées.
Il y a encore quelques mois, des statues allant du XVIe au XVIIe siècle ornaient les colonnes de la nef.
Elles ont malheureusement été déposées pour être replacées dans une autre église.
Au moins, leur avenir est pérennisé.
Depuis le chœur.
La grande fenêtre de la façade.
Menace de s'effondrer dans la rue.
Depuis la tribune de l'orgue.
L'orgue de la fin du XIXe siècle.
Dans un état lamentable.
Toute la simplicité d'une petite église du XIIIe siècle.
Le chœur, avec un chevet plat. Disposition assez rare dans notre pays.
Un magnifique vitrail du XIXe siècle est caché par des planches de bois. Au moins, il est à l'abri.
Un vestige du maître-autel.
Il est temps de partir...
Massif, grandiose.
Joliment immortalisé, belle série.
Encore merci
Là aussi, des travaux ont eu lieu. Mais principalement pour garantir la stabilité plutôt hasardeuse du bâtiment. Par contre, toujours aucun projet à long terme. Et c'est réellement dommage vu que cette église est la seule de la ville a avoir traversé les siècles sans transformation majeure.