Près de dix après avoir redécouvert l’urbex, jamais je n’aurais pensé avoir la chance de le voir en « vrai ». Ainsi, il y a trois ans, je le classais parmi la liste des lieux qui auront disparus trop tôt pour moi. Mais je voulais en avoir le cœur net et le jeu en valait la chandelle.
Sa longue histoire débute au Moyen-Age (IXe ou Xe siècle). Après avoir perdu sa vocation défensive, il deviendra tour à tour manoir
de plaisance, manufacture, école et pensionnat pour jeunes filles.
Appartenant au Ministère de la Défense, celui-ci le laissera croupir pendant plus de quarante ans. Une fois de plus, nos édiles
ont mérité leur place... Toutes les tentatives de classement auront été vaines, dont une tentative de classement total en 1979
mais rapidement annulée suite à une faute de procédure.
Le Marquisat au XIXe siècle, avant la construction des bâtiments néogothiques
Quand on l’appréhende par le parc, le château sait encore se cacher parmi la végétation. Et tout d’un coup, sa masse toujours
impressionnante s’impose à vous.
Il verra sa vaste chapelle et l’aile sud (qui semblait être la partie la moins détériorée) détruites en 2010, ce qui réduira sa
surface de moitié. Cette chapelle, justement, était un petit miracle : pendant quarante-et-un ans, ses vitraux seront restés presque
intacts. Quand on voit l’état de décrépitude du reste, c’est à se demander comment...
Évidemment depuis la rue, le spectacle fait peine à voir. Trônant tant bien que mal au milieu d’un chantier, on découvre alors
l’aile de la tour éventrée. Juste à côté, on a cru judicieux de ne conserver que la cheminée du Pavillon Hollandais et à l’opposé,
un nouvel immeuble vient gâcher ce lieu historique, en lieu et place de la chapelle.
Pourquoi les démolisseurs ont-ils laissé les ruines à l’agonie ? Les derniers vestiges ne sont plus récupérables.
Vue aérienne quelques années avant la première phase de démolition en 2010
Néanmoins, cette visite m’aura fait grandement plaisir. Même si j’avais voulu passer plus de temps à l’intérieur, il aurait été
déraisonnable de monter aux étages tant l’état du bâtiment est précaire. Les récentes démolitions ont dû affecter encore un peu
plus la stabilité de la bâtisse et seuls les sous-sols sont encore apparemment sains. C’est toujours ça de pris...
Découvert en 2004, à moitié démoli en 2010, visité en 2013. À trop attendre, voilà ce que l’on perd...
La chapelle en 1975
Edit
À la mi-2015, les travaux de démolition ont malheureusement repris. Ainsi, ce sont les restes de l’aile est (aile de la tour) qui
disparaissent. Un vague projet de stabilisation du Marquisat est évoqué mais sans suite concrète (comme depuis l’abandon dans les années 70).
A ce moment-là, il ne reste debout que l’ancien marquisat, dans un état de ruine totale.
En janvier 2016, ce qui restait de la façade arrière s’effondre (excepté une travée) et, comme si cela ne suffisait pas, une tempête renverse
toute la partie droite de la façade principale fin mars 2016, façade qui n’a plus aucun appui depuis la démolition de l’aile néo-gothique.
La célèbre colonnade survit donc toujours mais elle ne possède presque plus aucun appui.
Le Marquisat en 2018...
Benoit Brummer
Il faudra attendre encore un peu pour enfin voir des travaux de stabilisation entrepris. Du fantastique site, il ne reste donc plus qu’une
façade en ruine.
Voilà le respect accordé à un site occupé depuis plus de 1000 ans.
Le parc du château, ouvert au public.
La majestueuse allée menant jadis au château.
Tel un fantôme, il apparaît peu à peu...
L’arrière du Marquisat, datant du XVIIe siècle.
De loin, la partie la plus dégradée, déjà effondrée en 1990.
Une partie de la façade néogothique du début du XXe siècle.
La façade avant du Marquisat et sa colonnade.
Peu de vues de l’intérieur, et pour cause...
La célèbre perspective des couloirs à jamais impossible.
Trois étages qu’un rien peut faire tomber.
Autrement dit, lieu extrêmement dangereux !
L’un des dernières portes encore en place.
Les sous-sols, vestiges des anciennes manufactures.
Mieux vaut ne pas moisir ici...
À droite se dressait l’aile sud.
À se demander comment cela tient encore debout...
L’agonie est longue...
Bye bye...
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