L’actualité peut offrir, parfois, des contradictions assez étonnantes.
Inutile de revenir sur le séisme et le raz-de-marée survenus au Japon ce 11 mars 2011, ainsi que sur les conséquences dramatiques
à la centrale nucléaire de Fukushima.
Les écologistes sont, dans un sens, assez amusants : ils clament sur tous les toits qu’il faut sortir du nucléaire le plus vite
possible. Je suis bien d’accord.
Le passage récent d’un convoi de déchets radioactifs à Mouscron n’est pas sans rappeler les problèmes posés par l’exploitation d’une
centrale nucléaire. Et la liste des accidents plus ou moins graves ne cesse de s’allongerNote1.
Très bien...
Mais par quoi remplace-t-on les centrales nucléaires ?
Les régions de Mouscron, Courtrai et Tournai (pour résumer) sont alimentées par la centrale thermique de
RuienNote2, fonctionnant au charbon et au gaz. Elle a une puissance de 800 MW,
et il s’agit de la plus puissante de ce type en Belgique (5 unités de production). En comparaison, la centrale nucléaire de Tihange a une
capacité électrique de 2985 MW pour seulement 3 unités.
Les éoliennes ? Il en faudrait 5000 sur une distance de 250 km pour rivaliser avec une centrale nucléaire ou thermique de 1300 MW. Et encore,
en conditions optimales... Le calcul est vite fait.
L’énergie solaire thermique ou photovoltaïque ? Tout comme les éoliennes, cela constitue une bonne énergie d’appoint. Mais pas plus.
Ce qui fait que nous nous retrouvons devant un dilemme : rejets massifs de CO2 avec le thermique ou dangers hautement potentiels et
problèmes de la gestion des déchets avec le nucléaire. La peste ou le choléra en somme.
La situation n’est pas prête de s’améliorer tant que notre gourmandise énergétique restera telle que nous la connaissons aujourd’hui.
D’autres technologies (dont la fusion nucléaire) devraient voir le jour mais... ça bloque. L’énergie est devenue un business, même un
enjeu politico-stratégique majeur. Et les lobbys y sont particulièrement puissants.
Bref...
C’est ça la solution miracle ?
En fin de vie, les pales sont... enfouies puisque non recyclables.
Très écologique...
Alerté par Cédric sur la présence de sept éoliennes non-utilisées de 145 mètres de hauteur sur le territoire de son village, je décide de
m’y rendre.
J’apprends que la société VentisNote3 y a installé un parc d’éoliennes de 21 MW
(3 MW par unité). Que cette installation est prête depuis novembre 2010 mais que depuis, les énormes moulins sont en stand-by. Mais pourquoi ?
Cédric m’explique que la société Ventis aurait promis, en échange de la construction de ce parc, une redistribution partielle de l’énergie au
bénéfice des communesNote4 aux alentours, ce qui aurait permis un allègement significatif
des factures d’électricité. Mais comme toute bonne société, Ventis a d’abord recherché la profitabilité avant toute autre considération. Un
rapide calcul leur a montré que revendre l’intégralité de la production électrique à Electrabel leur aurait assuré des bénéfices plantureux.
Et c’est ce qu’ils ont fait.
Se sentant légitimement lésées, les communes d’Antoing et de Brunehaut attaquent Ventis en justice pour rupture de contrat unilatérale. Ce qui
a provoqué l’annulation de la mise en route du parc éolien.
De plus, l’étude d’incidenceNote5 aurait été menée avec une certaine légèreté.
En gros, Cédric est le dindon de la farce. Des éoliennes sont posées près de chez lui mais c’est moche, ça fait du bruit et il n’en tirera
aucun bénéfice...
Qui a raison ? Pas besoin d’épiloguer.
Une inauguration est toutefois annoncée sur le site de Ventis le 25 mars prochain.
On y verra un peu plus clair à ce moment-là.
Alors que le Japon fait face à sa plus grave crise nucléaire depuis Hiroshima et Nagasaki, des communes belges partent en guerre contre un
promoteur d’éoliennes qui n’utiliserait la fibre écologique que dans le but de s’enrichir.
Pour finir, merci à Cédric pour m’avoir guidé dans la campagne du Parc Naturel des Plaines de l’Escaut.
La paisible campagne de Bruyelle.
Les premières habitations sont tout juste derrière moi.
La nacelle abritant la turbine productrice d’électricité.
Les moulins d’un nouveau genre qui n’ont encore jamais tourné.
Les mâts, dont la couleur s’harmonise avec le paysage (sic !).
Ombre portée de l’une des tours.
Les pales sont en fibre de carbone. On ne sait toujours pas comment les recycler...
La nature tente-elle déjà de reprendre ce que l’on lui a volé ?
Il y en a désormais partout ! Impossible d’encore avoir un paysage sans ces machins immondes.
Une tempête dans un verre d’eau ?
Ce matin une eolienne était en marche et des camionettes étaient pres d'une autre... ça bouge lol
Oui, c'est ce que j'ai cru comprendre.
Merci pour l'info
Merci, je me demandais depuis quelques temps pourquoi elles tournaient pas...
Petite erreur dans ton texte... "Que cette installation est prête depuis novembre 2011 " je suppose que t'as pris un 1 pour un 0 ?? Binaire va ! lol
Corrigé