Mouscron, écologisme, béton. Trois termes qui ne vont pas ensemble.
Pourtant, ce mariage forcé est une réalité.
Depuis que la prise en compte du facteur environnemental est devenue populaire pour nos décideurs politiques, la Ville de Mouscron
ne cesse de crier sur tous les toits que cette ville devient de plus en plus verte et que de gros efforts sont faits en matière de
biodiversité.
Bien entendu, ce ne sont que des paroles politiciennes qui sont forcément fausses, ou à tout le moins tronquées.
On va tout démonter dans les lignes qui suivent.
Aussi, pour appuyer cette démarche d’écologisme (de façade), la Ville de Mouscron a entrepris d’entretenir le vénérable parc communal.
Il faut dire que le seul espace vert digne de ce nom de la ville a été laissé à l’état de quasi abandon pendant près de 30 ans.
Bien entendu, il fallait intervenir, notamment en curant les étangs, mais pas n’importe comment !
Si l’on suit le programme concocté par la Ville :
Dès le mercredi 15 mai 2024, la première partie des travaux d'aménagement des bassins débutera par le rabaissement de la nappe.
La majeure partie des travaux se déroulera ensuite à partir de septembre 2024, pour une transformation finale et un paysage magnifique
visible au printemps 2025, sauf si les intempéries retardent le chantier.
Voici le détail des travaux qui sont prévus pour réaménager les bassins et pour lesquels la Ville de Mouscron investit quelque 777.000€
sur fonds propres :
Les esquisses ne sont jamais fidèles à la réalité...
© Ville de Mouscron
« Hâte » de voir le résultat...
© Ville de Mouscron
Reprenons donc ce beau programme :
Depuis le mois de juin, se promener au parc est tout sauf agréable. J’ai déjà évoqué les émanations du générateur diesel, mais je n’ai pas encore parlé du bruit émis par cette machine. Sans parler de la venue régulière de camions au sein du parc et des tas de boue qui trainent un peu partout.
Être au contact de la nature est bon pour la santé...
Comme je l’ai déjà dit, un entretien était évidemment plus que nécessaire. Mais gaspiller autant d’argent public dans un projet
aussi boiteux n’était pas nécessaire. Curer les étangs et réparer les berges auraient suffi, mais cela n’aurait certainement
pas été assez pour montrer que le Ville se soucie de l’environnement.
Des aménagements pensés par des gens qui ne viennent jamais au parc, au contraire des riverains et des habitués (dont je fais partie).
L’eau, les arbres et arbustes, les oies, tout a disparu
Un cadre idyllique et apaisant, mais appartenant au passé
Image pathétique qui nous est offerte depuis des mois
On notera l’efficacité du pompage en cours depuis des mois
Faire disparaitre des espèces animales et végétales est bon pour la biodiversité selon la Ville de Mouscron
C’est bien connu, les arbres participent à la stabilité des berges et talus, sauf à Mouscron
Le beau peuplier au centre de la photo (l’un des derniers du parc d’ailleurs) n’en a plus pour longtemps...
Le parc communal a été inauguré en 1932. Avant ce bel espace vert, on y trouvait une décharge publique, qui a été comblée
par le nouveau parc. Et bien avant encore, des fortifications s’y trouvaient.
En un peu moins d’un siècle, le parc et ses étangs s’étaient créé un équilibre naturel. Tout ceci a été détruit irrémédiablement
en quelques mois.
Le parc communal était réputé pour la diversité des essences d’arbres et pour être l’un des plus beau du pays. Une extension
a été créée au début du XXIe siècle, mais elle se résume à trois arbres et deux buissons perdus au milieu d’immenses pelouses anonymes.
C’est peut-être de cela que la Ville rêve pour le parc historique. L’architectes du parc, Frans Seroen, doit se retourner dans sa tombe...
En parlant d’environnement, j’en viens maintenant à la fameuse phrase fétiche de la Ville : « Mouscron devient de plus en plus verte ».
Là aussi, le mensonge est sympa.
Il y a bien longtemps que cette ville a été livrée aux promoteurs immobiliers. Partout, des maisons individuelles sont rasées pour laisser
place à des blocs d’appartement. D’ailleurs, la Ville ne s’en cache pas puisque la densification maximale du centre-ville est au
programme du collège communal.
Les disponibilités en terrains non bâtis dans le centre-ville sont particulièrement faibles (8,1 ha). Le respect des principes
d’affectation du sol tels que proposés par le schéma des options territoriales impliquerait la création de près de 8.000 nouveaux
logements, soit une densité théorique de 528 logements à l’ha pour les nouveaux projets sur les parcelles encore libres.
Cette densité théorique pour les nouveaux projets est bien évidemment inatteignable. Cependant, pour tendre vers l’objectif des
60 logements à l’hectare pour l’ensemble du centre-urbain, d’autres possibilités de densification sont envisageables à travers
la reconstruction de la ville sur la ville.
Note2
Ainsi, l’entassement de population au détriment de la qualité de vie devient la priorité numéro 1 pour la Ville, et pour se faire,
des quartiers entiers sont livrés aux promoteurs immobiliers. J’en sais quelqu’chose...
Avant, je n’avais qu’un voisin. Depuis la construction d’un immeuble sur un terrain autrefois occupé par un bosquet, j’ai une
dizaine de voisins qui ont une vue plongeante sur mon jardin. Être dans son jardin et voir tous ces gens est un bonheur exquis.
Pour appuyer le fait que la ville devient de plus en plus artificielle et non verte, je me suis amusé à faire quelques avant/après
sur Google Street View™. Cet outil est génial pour se rappeler comment certains lieux ont évolué (en bien ou en mal)
en quelques années et aussi palier à quelques problèmes de mémoire, volontaires ou non.
Ces quelques vues ne concernent que le centre-ville, je n’évoque même les autres quartiers et village de l’entité, où c’est également
la fête à la bétonneuse.
Deux autres lieux ont subi les affres des tronçonneuses mais pour eux, impossible de faire un avant/après : le parc du Bois de Boulogne,
rasé pour y faire un parking souterrain, et la place Gérard Kasiers où l’on trouvait quelques beaux arbres, mais qui ont dû laisser place
nette pour le renouvellement du pavement de la place. Visiblement, conserver ces arbres était impossible. Ben voyons !
De grandes pelouses remplacées par des parkings et d’innombrables poteaux et panneaux.
Une mise en valeur de rêve pour le vénérable Château des Comtes.
La conciergerie de l’ancien hôpital civil et son petit parc détruits pour laisser place à l’horreur du nouveau bâtiment du CPAS.
Un chef d’œuvre en devenir.
Encore un parking, mais autrefois arboré.
Désormais un site d’une grande beauté à deux pas de la Grand’Place.
Un bosquet sauvage autrefois occupé par une ferme.
Le nouveau blockhaus est tellement plus agréable, non ?
Le siège de l’administration communale a montré l’exemple en matière d’abatage d’arbres et d’artificialisation des sols.
Heureusement, le parking sera bientôt agrémenté de trois arbres. Nous voilà sauvés !
Une aire de jeux arborée, pourquoi faire ?
Construisons-y un parking !
Des champs en pleine ville, pourquoi faire ?
Ça manque d’appartements dans le coin !
Une belle villa et son parc sacrifiés pour un promoteur immobilier.
Un tout petit massif arboré, certes, mais pourquoi l’avoir détruit pour le remplacer par un arbuste et des mauvaises herbes ?
Un terrain vague regagné par la nature, mais pas pour longtemps...
Un bel alignement de bouleaux et des espaces ouverts, pourquoi faire ?
Peut-être le pire attentat écologique dans le centre-ville.
Tout un parc rasé pour y chier ces merdes de béton.
Soyez le premier & devenez quelqu’un de bien • Be the first & become a good person